MÉMOIRE DE LA FIRST CALL : BC CHILD
AND YOUTH ADVOCACY COALITION
SOMMAIRE
La First Call: BC Child and Youth Advocacy
Coalition est une coalition d’organismes provinciaux et régionaux, de personnes
et de réseaux communautaires locaux qui sont tous convaincus que notre pays
devrait investir en priorité dans les enfants et les jeunes. Nos
90 organismes partenaires sont déterminés à aider les enfants et les
jeunes de la Colombie-Britannique. Pour atteindre ce but, voici quelles sont
les quatre clés du succès :
· Un engagement ferme envers le développement de
la petite enfance
· Du soutien au moment du passage de l’enfance à l’adolescence
et à la vie adulte
· Une équité économique accrue
· Des collectivités sécuritaires et bienveillantes
Notre coalition est heureuse de répondre à l’invitation
du comité des finances qui lui demande des conseils pour relancer l’économie,
puisque les investissements dans la croissance et le développement sains des
enfants constituent le fondement de la durabilité sociale et économique de
toute société.
Ainsi, il nous fait plaisir de communiquer au
comité nos recommandations quant aux mesures budgétaires qui peuvent contribuer
à la prospérité collective et à une hausse du niveau de vie pour tous.
Voici donc trois recommandations à l’intention du
comité concernant la préparation du budget fédéral de 2012 :
1. Accorder une priorité élevée à l’augmentation des investissements
annuels du Canada dans les soins à la petite enfance et tirer une leçon du
0,25 % de notre PIB qui leur est consacré actuellement par rapport au
seuil de 1 % du PIB recommandé par l’UNICEF.
2. Cibler les dépenses et reformuler la politique
sur l’impôt fédéral en vue d’inverser la tendance croissante de l’inégalité des
revenus au Canada.
3. Soumettre toutes les décisions budgétaires à un examen
minutieux et évaluer leurs répercussions sur l’enfant, plus particulièrement les
répercussions sur les membres des groupes particulièrement vulnérables, comme
les enfants autochtones, les enfants handicapés, les enfants d’immigrants
récents et de familles monoparentales dont le chef est une femme, afin de nous
assurer que nous ne faisons de tort à personne.
Pour atteindre les deux premiers objectifs de
politique, le soutien au développement de la petite enfance et la réduction de
l’inégalité des revenus sont essentiels à la création d’un développement social
et économique plus sain et durable dans notre pays. La troisième recommandation
porte sur un processus peu ou pas coûteux visant à réduire le risque de
conséquences négatives non prévues.
Notre avenir dépend de la capacité des jeunes d’aujourd’hui
à atteindre leur plein potentiel, et nous savons que la pauvreté ou le manque
de soutien essentiel à la petite enfance sape ce potentiel.
LES INVESTISSEMENTS DANS LE CAPITAL HUMAIN DOIVENT COMMENCER TÔT
Les dépenses publiques du Canada dans les services
à la petite enfance sont extrêmement faibles en comparaison avec les autres
pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Or toutes les
recherches sur le développement humain démontrent que les « les premières
années de vie constituent une période unique au cours de l’existence au cours
de laquelle le potentiel physique, socioaffectif et cognitif de l’être humain
est particulièrement influencé par les effets positifs des milieux stimulants
et des investissements stratégiques dans le capital humain ».
Comme il est mentionné dans un rapport préparé par
le Human Early Learning Partnership de l’Université de la Colombie-Britannique
pour le BC Business Council, « […] les gouvernements, les entreprises, les
banques et les citoyens ont 10 fois plus de raisons de s’inquiéter de la
dette causée par la vulnérabilité infantile précoce que de la dette financière ».
Le défaut du Canada d’offrir un soutien approprié
aux jeunes enfants et à leur famille au moyen de politiques sociales plus
efficaces, comme un congé parental plus généreux et inclusif, un soutien au
revenu adéquat pour les personnes dans le besoin et l’accès universel à des
soins de qualité et à l’apprentissage pour tous les jeunes enfants, entraîne
des taux élevés de vulnérabilité chez les enfants. Cette vulnérabilité se
traduit en des résultats scolaires affaiblis, des iniquités en matière de santé
et la perte à long terme de potentiel productif. Cela engendrera la
non-viabilité et une augmentation des coûts sociaux.
Si nous sommes véritablement intéressés à
accroître la productivité et à faire en sorte que la prochaine génération soit
en mesure d’affronter la concurrence dans une économie internationale axée sur
le savoir, il faut commencer par augmenter les investissements publics du
Canada dans le développement et l’éducation de la petite enfance.
Le développement du plein potentiel de chaque
enfant au Canada constitue un bon investissement économique dans le contexte du
vieillissement de la population, ainsi que la meilleure chose à faire. [traduction]
Coalition canadienne pour les droits des enfants
PROSPÉRITÉ COLLECTIVE POUR TOUS
L’inégalité entre les riches et les pauvres s’est
accrue davantage au Canada que dans tout autre pays de l’OCDE au cours de la
dernière décennie, à l’exception de l’Allemagne.
Le récent commentaire du Conference Board of Canada fournit une preuve supplémentaire
que les retombées économiques en périodes favorables au cours des
15 dernières années n’ont pas été réparties équitablement entre les
citoyens, ce qui entraîne une division de plus en plus grande de la société. Les taux élevés de
pauvreté chez les enfants et les familles, l’insécurité croissante à l’égard du
logement et le recours aux banques alimentaires pour les familles ayant des
enfants, ainsi qu’une marée montante de parents qui travaillent et qui élèvent
des enfants dans la pauvreté sont tous des indicateurs qu’il est urgent d’agir
en vue de réduire les iniquités par des dépenses et des politiques publiques
réfléchies.
Le budget fédéral de 2012 doit refléter la
volonté du Parlement exprimée dans la résolution unanime de la Chambre des
communes prise en novembre 2009 d’élaborer immédiatement un plan visant
à éradiquer la pauvreté partout au Canada par la résolution des iniquités
graves qui existent entre les Canadiens en matière de santé et de bien-être et
qui peuvent être évitées.
Pour assurer la croissance économique et la
prospérité dans une économie axée sur le savoir, il faut une main‑d’œuvre
hautement scolarisée. Les investissements rendant l’éducation et les soins à la
petite enfance accessibles à toutes les familles sont essentiels à l’augmentation
du nombre de travailleurs qualifiés et pour s’assurer que les dividendes de la
prospérité croissante soient répartis de façon équitable parmi tous les
secteurs de notre société.
Nous attirons aussi votre attention sur ce qu’il
en coûte de ne pas s’occuper du déficit social et économique causé par des taux
élevés de pauvreté chez les enfants et les familles. D’après des études
récentes, le coût de la pauvreté se situe entre 8,1 et 9,2 milliards de
dollars uniquement en Colombie‑Britannique.
À l’échelle nationale, les coûts de la perte de revenu et les dépenses des
mesures correctives sont encore plus élevés.
Le coût annuel de la pauvreté infantile ou
intergénérationnelle est très élevé. Si on
éliminait la pauvreté infantile, les recettes supplémentaires en impôt sur le
revenu à l’échelle nationale seraient de 3,1 milliards à
3,8 milliards de dollars […]. [traduction]
The Cost of Poverty, An Analysis of the Economic
Cost of Poverty in Ontario, 2008
INTÉRÊT SUPÉRIEUR DE L’ENFANT
Nous rappelons au comité que le Canada est l’un
des pays signataires de la Convention des Nations Unies relative aux droits de
l’enfant et qu’il s’est donc engagé à faire de l’intérêt supérieur de l’enfant
une priorité dans notre processus de prise de décisions législatives,
judiciaires et administratives.
Nous pressons le gouvernement de s’assurer que les
tentatives de réduction des dépenses gouvernementales, pour quelque raison que
ce soit, ne nuisent pas au bien‑être des enfants. En clair, cela suppose
une évaluation des répercussions sur l’enfant des processus décisionnels
du gouvernement en matière de budget, en portant une attention particulière aux
populations vulnérables d’enfants qui déjà n’ont pas suffisamment de services,
qui vivent dans la pauvreté ou qui sont désavantagés d’une autre façon.
Nous attendons du budget fédéral de 2012 qu’il
reflète la sagesse des dirigeants et témoigne d’une planification à long terme où
chacune des mesures fiscales et des dépenses de programmes sont jugées du point
de vue de leur incidence sur le bien‑être des jeunes enfants et des
familles les plus vulnérables du Canada et qu’il place les droits des enfants
et des jeunes en tête de la liste des priorités.
First Call recommande au comité que le budget
fédéral de 2012 :
1. D’accorde une priorité élevée à l’augmentation
des investissements annuels du Canada dans les soins à la petite enfance et de
tirer une leçon du 0,25 % de notre PIB qui leur est consacré actuellement
par rapport au seuil de 1 % du PIB recommandé par l’UNICEF.
2. De cibler les dépenses et de reformuler la
politique sur l’impôt fédéral en vue d’inverser la tendance croissante de l’inégalité
des revenus au Canada.
3. De soumettre toutes les décisions budgétaires à
un examen minutieux et d’évaluer leurs répercussions sur l’enfant, plus
particulièrement les répercussions sur les membres des groupes particulièrement
vulnérables, comme les enfants autochtones, les enfants handicapés, les enfants
d’immigrants récents et de familles monoparentales dont le chef est une femme,
afin de nous assurer que nous ne faisons de tort à personne.
CONCLUSION
Pour atteindre les deux premiers objectifs de
politique, le soutien au développement de la petite enfance et la réduction de
l’inégalité des revenus sont essentiels à la création d’un développement social
et économique plus sain et durable dans notre pays. La troisième recommandation
porte sur un processus peu ou pas coûteux visant à réduire le risque de
conséquences négatives non prévues.
L’obsession des baisses d’impôts en tant que
meilleure solution quel que soit le problème a été particulièrement profitable
à ceux qui se situent à l’extrémité supérieure de l’échelle de revenu et a nui à
la capacité du gouvernement de répondre aux besoins sociaux collectifs. Cela se
traduit concrètement par la violation des droits des enfants à une éducation et
à des soins adéquats s’ils vivent dans une famille à faible revenu ou s’ils
font partie de tout autre groupe vulnérable. Les services nécessaires sont
rationnés, les listes d’attentes sont longues et les familles luttent
individuellement pour combler ce manque d’aide.
La situation actuelle témoigne d’un manque de
volonté politique de la part des dirigeants à se faire les champions de l’intérêt
supérieur des enfants et à leur accorder la priorité qu’ils méritent.
Toutefois, le coût de l’inaction politique est exorbitant. Notre avenir dépend
de la capacité des jeunes d’aujourd’hui à atteindre leur plein potentiel, et
nous savons que la pauvreté ou le manque de soutien essentiel à la petite
enfance sape ce potentiel.